ARABIE SAOUDITE — Le 28 juillet 2019, le tribunal spécial de Riyad, en charge des affaires terroristes au niveau national, annonçait le report du procès du prédicateur Salman al-Awdah pour le mois de novembre. Mais le 18 septembre, sa famille a été informée de l’avancement de la reprise du procès pour le lendemain. Il s’est ensuivi de nombreux reports et avancements d’audiences qui ont entraîné confusion, craintes et stress pour Salman et sa famille. Les audiences se déroulent au secret sans la présence d’observateurs ou de journalistes, il n’y a aucune transparence sur les prochaines audiences à venir, et un verdict où la peine de mort pourrait être requise est redouté à chaque instant. La dernière audience s’est déroulée ce 31 décembre 2019 sans qu’aucune nouvelle session ou date de verdict n’ait été annoncée, ce qui a replongé Salman et sa famille dans une attente insoutenable.
Depuis l’arrestation de Salman al-Awdah en septembre 2017, le procureur saoudien continue de requérir la peine de mort à son encontre. Salman fait face à 37 chefs d’accusation sans qu’aucun n’ait été rendu public. Il a été détenu en isolement durant les cinq premiers mois, enchaîné et menotté dans sa cellule, privé de sommeil, sans soutien médical et interrogé de jour comme de nuit. Du fait de ces conditions de détention extrêmes, il a dû être hospitalisé en janvier 2018. Depuis son retour en cellule, il continue d’être détenu en isolement.
Salman est un membre éminent du mouvement islamiste et réformiste Sahwa (apparu dans les années 1990), opposé à la présence des troupes américaines sur le sol saoudien à la suite de l’invasion du Koweït par l’Irak. Il est devenu un religieux influent engagé dans la demande d’une réforme du régime saoudien vers plus de démocratie et de liberté. En 2011, il se montrait favorable aux mouvements populaires qui secouent la région. Il continua par la suite de plaider pour un système politique respectant l’état de droit et la liberté d’expression. Son arrestation en 2017 ferait suite à son refus de soutenir publiquement Riyad dans le conflit qui l’oppose au royaume du Qatar voisin. Le frère de Salman, Khaled, a également été arrêté pour avoir révélé l’arrestation du religieux. Il est lui aussi détenu dans des conditions difficiles, en isolement et avec un accès limité aux soins.
D’après des informations de l’ACAT-France
Nous soutenons Salman depuis la Nuit des Veilleurs 2019.
Groupe ACAT de l’Ouest lausannois 