Libération de M. Kamto, M. Ndoki et Valsero

CAMEROUN — Plus de 400 Camerounais (militants séparatistes anglophones et opposants politiques) ont recouvré la liberté suite à une décision du pouvoir exécutif ordonnant aux procureurs militaires d’abandonner les charges à leur encontre.

Le 3 octobre 2019, le Président Paul Biya a annoncé l’arrêt des poursuites contre 333 détenus anglophones devant les tribunaux militaires et leur libération immédiate. Le lendemain, le président camerounais a annoncé par Twitter l’arrêt des poursuites judiciaires contre «certains» responsables de l’opposition, notamment ceux du Mouvement pour le Renaissance du Cameroun (MRC), principal parti d’opposition du pays. Le 5 octobre, la présidente du tribunal militaire de Yaoundé a prononcé l’abandon des charges contre Maurice Kamto, président du MRC, et 101 autres militants et cadres de ce parti (dont Michèle Ndoki, en photo, et le rappeur Valsero). Après neuf mois de prison, ils ont retrouvé la liberté.


Maurice Kamto −candidat à l’élection présidentielle de 2018− ainsi que plus de 200 membres et sympathisants du MRC, avaient été arrêtés entre le 26 et le 28 janvier 2019 après avoir manifesté pacifiquement dans plusieurs villes du pays contre les résultats de la présidentielle d’octobre 2018. Au moins 350 autres membres et sympathisants du MRC, dont son vice-président Mamadou Mota, avaient été arrêtés entre le 1er et le 2 juin après avoir tenté de manifester à nouveau. Le procès de Maurice Kamto et de 90 de ses partisans pour «insurrection et destruction de biens publics» avait débuté le 6 septembre.
Selon le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique Centrale (Redhac), il y aurait encore «au moins 2000 personnes à libérer» en lien avec la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

D’après des informations de l’ACAT-France