Mohammad Ali Taheri vient de nouveau d’être condamné à mort pour «corruption sur terre», alors qu’il avait déjà été condamné à mort pour ce motif avant d’être acquitté en 2016. Un appel pouvait être déposé devant la Cour suprême et il faut espérer que cette dernière annule définitivement cette sentence barbare irréversible.
Plusieurs organisations se sont mobilisées pour envoyer un appel urgent aux autorités iraniennes, dont l’ACAT-Suisse et Amnesty International. Notre groupe a signé et envoyé cet appel urgent lors de sa rencontre du 22 septembre dernier, et nous avons bien sûr prié pour Mohammad Ali Taheri.
Mohammad Ali Taheri dispensait de manière pacifique, dans le cadre d’un groupe spirituel qu’il a fondé, des enseignements que les autorités iraniennes estiment perturbateurs pour les convictions religieuses de ses concitoyens et menaçants par rapport aux fondements de l’État iranien. Elles l’ont arrêté en mai 2011 et inculpé d’«outrage aux valeurs sacrées de l’islam» et de «corruption sur terre».
Le tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a condamné à cinq ans de prison pour le premier grief et a ordonné des investigations complémentaires pour le second. Ces investigations ont débouché en août 2015 sur une condamnation à mort, qui a été ensuite annulée par la Cour suprême en décembre 2015. Cette dernière, ne voyant pas de «corruption sur terre» dans les activités de M. Taheri, a renvoyé la cause devant le tribunal de première instance, qui a fini par prononcer un acquittement pour ce grief en juin 2016.
M. Taheri n’a cependant pas été libéré après avoir purgé ses cinq ans pour «outrage aux valeurs sacrées de l’Islam», mais au contraire, a fait l’objet d’une enquête supplémentaire. Cette enquête a donné lieu à une nouvelle inculpation pour «corruption sur terre» sur la base des faits pour lesquels il avait été jugé en 2015. Achevé le 10 juillet 2017, le procès s’est terminé par une nouvelle condamnation à mort le 27 août dernier.